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Valérie Plante ne se représentera pas à la mairie de Montréal aux prochaines élections municipales, en 2025
Elle a « transformé la ville », quitte à bousculer de vieilles habitudes. Elle persiste et signe : la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a décidé de ne pas solliciter un troisième mandat, affirme avoir accompli la volonté de « la grande majorité des Montréalais ». Elle estime que ses successeurs devront continuer dans la même voie, en faisant davantage de place aux piétons, aux vélos et aux autobus, pour améliorer la qualité de vie des Montréalais.
La classe politique a salué les préoccupations de Valérie Plante pour les questions sociales comme le logement, l’itinérance, l’adaptation aux changements climatiques et les transports collectifs — même si ses batailles, notamment avec le gouvernement Legault, sont loin d’avoir donné les résultats escomptés.
La première mairesse de l’histoire de la métropole, qui a succédé à Denis Coderre en 2017 — et l’a vaincu par une plus grande majorité encore en 2021 —, a affirmé mercredi qu’elle n’avait « pas le même niveau d’énergie » qu’au cours des dernières années pour se présenter aux prochaines élections, prévues en novembre 2025.
« Mais je vais bien, très bien », a ajouté l’élue de 50 ans en précisant qu’elle terminerait son mandat. La course à la route de son parti, Projet Montréal, sera lancée dans les prochains mois.
Dans une allocution de 11 minutes, Valérie Plante a rappelé que son rôle était de « servir d’abord et avant tout les Montréalais. Je parle de ceux qui habitent la ville, je parle de ceux qui vivent la ville ». « C’est en pensant aux Montréalais que j’ai eu le braveness de prendre des décisions difficiles et nécessaires pour rendre la ville plus verte, plus sécuritaire et plus résiliente face aux réalités qui nous frappent et celles qui nous attendent », a-t-elle ajouté.
Vélos et cônes orange
La mairesse et son équipe ont transformé la mobilité dans la métropole, notamment en aménageant le Réseau specific vélo sur plusieurs grandes artères, comme la rue Saint-Denis. Cette initiative a été saluée comme un geste fort pour améliorer la mobilité et relancer les commerces de proximité. Ses détracteurs ont toutefois déploré la perte de locations de stationnement et les longs travaux de voirie nécessaires à la building de ces pistes cyclables.
Sa promesse phare d’améliorer la mobilité dans la métropole s’est aussi heurtée à la vétusté des infrastructures souterraines : la nécessité de remplacer les égouts et les aqueducs souffrant d’un manque d’entretien depuis des décennies a donné lieu à une multiplication des chantiers — et des fermetures de rues à coups de cônes orange, devenus un symbole des problèmes de Montréal.
Valérie Plante a rappelé que ses idées émanaient des militants de Projet Montréal et des citoyens. Elle n’a rien imposé. « C’est pour eux et grâce à eux que je suis devenue mairesse. Ce sont eux qui ont porté Projet Montréal au pouvoir. Notre mouvement n’est pas un hasard. Nos idées, nos projets sont le reflet des idées et de la volonté de la grande majorité des Montréalais, qui ont même fait des petits ailleurs au Québec », a-t-elle fait valoir.
Elle estime que ses successeurs devront continuer dans le même sens parce que c’est la volonté des Montréalais. Les élus doivent bonifier l’offre de transport actif et collectif pour faire diminuer le nombre de voitures, qui a explosé dans la région de Montréal dans les 20 dernières années. La mairesse dit aussi parler au nom des sans-voix en cette époque de crise du logement et de l’itinérance.
« C’est ce qui me motive à renforcer ce mouvement-là, qui ne reviendra pas en arrière, quoi qu’il arrive. […] Tant qu’il y aura des gens qui vont dormir dans la rue et tant que ça va prendre deux heures à beaucoup de gens pognés dans le trafic pour se rendre au travail sur l’île, notre travail ne sera pas fini », a-t-elle déclaré.
De nombreux hommages
Des élus de tous les ordres de gouvernement ont salué la détermination de Valérie Plante à changer le visage de Montréal. « Je pense qu’elle a transformé la ville », a souligné Suzanne Roy, ministre de la Famille du Québec. L’intérêt de la mairesse de Montréal pour les dossiers sociaux et les déplacements à vélo n’est pas passé inaperçu, notice l’élue du gouvernement Legault.
Elle a côtoyé Valérie Plante en tant que ministre, mairesse de Sainte-Julie et présidente de l’Union des municipalités du Québec. Suzanne Roy a vu à l’oeuvre « une femme de conviction qui croyait à sa ville et qui était succesful de défendre ses dossiers ».
Le maire de Québec, Bruno Marchand, a souligné la portée nationale du travail de Valérie Plante dans les dossiers municipaux. Elle a inspiré la nouvelle génération de maires et de mairesses progressistes qui ont été élus au cours des dernières années. Il s’est dit impressionné par le braveness de son homologue montréalaise, qui s’est battue pour des changements qui sont loin de faire l’unanimité : pistes cyclables, verdissement, apaisement de la circulation, adaptation aux changements climatiques…
Le maire de Québec est « profondément persuadé que Montréal se porte mieux qu’avant ». Il suggest lui-même un programme semblable à celui de Projet Montréal en tentant, dit-il, d’éviter les erreurs de la métropole. Il insiste par exemple sur l’significance de décongestionner les rues — par des pistes cyclables et des transports collectifs — pour faciliter la vie des automobilistes.
« Il y a un lourd tribut à payer. Certains disent qu’on vieillit deux ou trois fois plus vite [que le reste de la population]. Pour le vivre moi-même, je n’aurais pas de raison de douter de ça. […] Mais la seule façon d’avoir un maire populaire, c’est d’avoir un maire qui vend de la crème glacée, qui dit à tout le monde qu’ils sont extraordinaires et qui n’amène aucun changement. Si c’est ça qu’on veut, nos villes, elles ne bougent pas », a déclaré Bruno Marchand aux journalistes.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a aussi rendu hommage à Valérie Plante, notamment pour sa gestion « exemplaire » de la pandémie, Montréal ayant été l’épicentre de la contagion au pays.
« Il est encore trop tôt pour dresser le bilan de son passage à la mairie. La Ville devra […] rétablir un minimal de fluidité sur les artères […], faciliter le lancement de projets privés pour répondre à la crise du logement [et] rétablir un sentiment de sécurité au centre-ville. Pour réussir, nous aurons besoin du management de la mairesse Plante », a conclu le p.-d.g. de l’organisation, qui est d’ailleurs pressenti pour se porter candidat à la mairie.
Avec Jeanne Corriveau, Dave Noël et Isabelle Porter
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