Red Bulls 2 – CF Montréal 2 | Une performance boiteuse, un point volé

Red Bulls 2 – CF Montréal 2 | Une performance boiteuse, un point volé

Josef Martínez, dans le rôle de George Clooney, en cost d’un Ocean’s Eleven montréalais particulièrement maladroit. Le CF Montréal a exécuté un véritable cambriolage chez les Crimson Bulls, mercredi soir, en allant chercher un précieux level après un match nul de 2-2.



Le Vénézuélien a marqué les deux buts du CFM en deuxième période, après un délai météo de près de deux heures pendant la mi-temps. Et n’eût été son efficacité reconnue devant le filet, on aurait surtout parlé d’une nouvelle défaite à l’étranger pour un Bleu-blanc-noir qui a été l’artisan de son propre malheur.

Mais le match a été riche en péripéties, et la première mi-temps à oublier du côté montréalais l’a justement été à la sortie des tunnels, alors que la pluie tombait encore ardemment.

Le CF Montréal, en retard 1-0, en est ressorti avec une nouvelle envie. Mais c’est surtout la transmutation de l’attaque – Martínez qui entre pour un Cóccaro invisible, Jules-Anthony Vilsaint qui remplace un Mason Toye encore ennuyé par une blessure – qui a changé la donne.

« J’ai été vraiment satisfait des ajustements qu’ils ont faits, a noté Laurent Courtois après la rencontre. Notamment dans l’engagement et l’intensité. Avec un peu plus de connexion, de programs en profondeur et de jeu combiné de nos attaquants, on a réussi à créer des conditions. »

Ce qui lui a aussi permis de profiter des largesses des Crimson Bulls.

À la 67e, Martínez a créé l’égalité d’une frappe déviée dans le mur sur un coup franc gagné par Mathieu Choinière, tout juste à l’orée de la floor. Choinière, tout comme Samuel Piette et Joel Waterman, était de retour sur le XI partant de Courtois après leur périple à la Copa América.

PHOTO BRAD PENNER, USA TODAY SPORTS

Mathieu Choinière

Un however qui a semblé fouetter les visiteurs et embêter les locaux. Mais c’est plutôt Choinière, ensuite, qui a commis ce qui aurait très bien pu être l’irréparable, marquant un however contre son camp sur un nook inutilement donné aux Crimson Bulls. À la 75e, New York a ainsi fait 2-1, et la défaite, une autre à l’étranger, a semblé inévitable, au vu des circonstances et de la efficiency inégale.

Mais deux minutes plus tard, le défenseur Sean Nealis a redonné espoir à Montréal. Sur une poussée de Vilsaint, il a projeté le Québécois sur le sol dans la floor de réparation. Penalty, CFM. Carton rouge, Nealis. Joli however, Martínez, sur un tir enroulé.

PHOTO FRANK FRANKLIN II, ASSOCIATED PRESS

Nathan-Dylan Saliba et Dylan Nealis

Montréal ne s’est pas arrêté là. Il a poussé, poussé jusqu’en fin de rencontre. Ruan a même cru avoir donné la victoire aux siens à la 96e, mais on a instantanément signalé le hors-jeu.

« Les jambes fraîches de Josef et de Jules ont ouvert le jeu pour nous, a confirmé Ariel Lassiter. Tous les substituts ont montré qu’ils peuvent jouer. C’est très positif pour notre équipe. »

Un autre fake départ

Et dire que jusqu’à l’arrivée des nouveaux attaquants vers l’heure de jeu, Montréal n’avait pas tiré une seule fois au filet.

Le CF Montréal a joué une très mauvaise partition en première période, avec un milieu qui a semblé désaccordé avec sa défense, poreuse, et son attaque, isolée. Le Bleu-blanc-noir s’est rendu coupable de moult revirements dans sa propre zone. C’était le résultat de la pression haute typique des Crimson Bulls, oui. Mais aussi d’un jeu mou, sans intensité, et d’un enchaînement de déchets strategies.

À la 18e, cet autre fake départ cette saison a fini par lui coûter cher. Wikelman Carmona, profitant d’une mauvaise remise montréalaise, a pris un bon tir bas, de loin, pour faire 1-0.

PHOTO FRANK FRANKLIN II, ASSOCIATED PRESS

« J’ai trouvé qu’on arrivait à faire des choses intéressantes au départ, a soumis Courtois. Mais quand il fallait apporter un peu de subtilité ou d’intensité dans notre course en profondeur, on n’a pas pu le faire en première. Après, on a réussi à trouver plus de lien collectif en deuxième. »

La suite des 45 premières minutes n’a pas été plus jolie. Tellement que Montréal pouvait s’estimer heureux de retourner dans le vestiaire en retard par un seul however.

Les 20 dernières du match ont été plus concluantes, certes. Et il y a du bon à ressortir de ces deux égalisations, surtout que ce n’est jamais facile d’aller obtenir un résultat chez les Crimson Bulls.

Mais les mauvaises entames de cette équipe commencent à être particulièrement inquiétantes. Courtois n’y voit pas nécessairement une tangente secure, en revanche. Il parle plutôt de ses « ajustements tactiques », des joueurs qui reviennent, de « plusieurs facteurs ».

« Je n’ai pas trouvé qu’il manquait grand-chose », a-t-il dit, ajoutant à un autre second qu’il était « fier des gars ce soir ».

Pour un entraîneur qui se disait « vraiment déçu » après la victoire de 1-0 à domicile, samedi dernier, le positivisme de mercredi surprend un brin. Il faut dire qu’Ocean’s Eleven est un très bon divertissement, surtout lorsqu’on en ressort plus riche d’un lot durement gagné au classement.

Parce que mine de rien, revoilà le CF Montréal dans le portrait des séries, en 9place avec 27 factors. Qui retrouve-t-on en huitième place, avec le même nombre d’unités ?

Le Toronto FC. Qui sera en visite au stade Saputo, ce samedi.

En hausse

Jules-Anthony Vilsaint

Son entrée en jeu, avec celle de Josef Martínez, a changé l’attract de l’offensive montréalaise, et du match. C’est lui qui gagne le penalty permettant à son équipe de faire 2-2. Il a autrement été beaucoup plus bouillant pour la défense new-yorkaise que ses prédécesseurs dans cette rencontre. Si son coup à la tête ne lui trigger pas trop de maux, sa titularisation au côté du Vénézuélien tomberait sous le sens pour le derby contre Toronto, samedi, à Montréal.

En baisse

Matías Cóccaro

Cóccaro en a perdu, des plumes, après son début de saison intéressant. Écarté du XI par Courtois récemment, il obtient le départ mercredi… et ne parvient pas à s’imposer. Dix petites touches de ballon en 56minutes de jeu, c’est minuscule. Certes, il n’est pas le seul fautif expliquant les rares percées offensives en première mi-temps. Mais il n’apporte pas non plus de grandes options sur son île en zone adversarial.