Québec songe à abolir le changement d’heure

Québec songe à abolir le changement d’heure

Le changement d’heure qui aura lieu dans la nuit du 2 au 3 novembre prochain sera-t-il le dernier au Québec? Le gouvernement Legault se penche actuellement sur la possibilité d’abolir cette pratique.

Mais avant d’instaurer un tel changement, le gouvernement tient à consulter les Québécois­. Pour ce faire, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a annoncé mardi le lancement d’une session publique en ligne à ce sujet.

Ce courtroom questionnaire, auquel on pourra répondre du 22 octobre au 1er décembre prochains, a été élaboré afin que toutes les personnes intéressées puissent participer à cette réflexion collective, explique-t-on.

Les deux scénarios possibles de changement d’heure.

Photograph : Radio-Canada / Gouvernement du Québec

Le temps est venu de réfléchir à la possibilité d’abolir le changement d’heure et de garder une seule et même heure toute l’année. Cette session publique nous permettra de connaître la place de la inhabitants afin de prendre la meilleure décision pour le Québec.

Une quotation de Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice du Québec

Cette année, les Québécois devront reculer leurs horloges et montres de 60 minutes pour revenir à l’heure normale de l’Est le dimanche 3 novembre à 2 h. Cette custom de changer l’heure, qui revient chaque année le premier dimanche de novembre et le deuxième dimanche de mars (pour passer à l’heure avancée), est régulièrement, pour ne pas dire chaque fois, remise en query.

Horloge biologique

Si on gagne une heure de sommeil à l’automne, le fait d’en perdre une au printemps est incompatible avec le corps humain, puisqu’il dérègle l’horloge biologique, selon une majorité de chercheurs.

Il n’y a aucun bénéfice à changer l’heure deux fois par année, d’un level de vue de santé physique ou mentale. Dans les deux cas, ça pose des problèmes, souligne le Dr Roger Godbout, directeur du Laboratoire de recherche sur le sommeil de l’Université de Montréal.

À l’origine, le changement d’heure avait été décrété au début du siècle pour accroître la manufacturing pendant la Première Guerre mondiale. Le Québec l’a adopté en 1940, comme les autres provinces canadiennes au cours des années 1950. Depuis, la Saskatchewan (en 1966) et le Yukon (en 2020) ont décidé de ne plus s’y conformer.

L’Ontario a aussi adopté une loi pour y mettre fin, mais elle n’est jamais entrée en vigueur, explique le Dr Godbout, parce que les autorités ne s’entendent pas sur les suites à y donner. Eux, ils ont rebaptisé l’heure avancée comme étant l’heure normale, précise-t-il. Une erreur, selon lui.

Un débat qui n’est pas easy

Si la nécessité d’abolir le changement d’heure fait consensus chez les scientifiques, plusieurs autres acteurs de la société débattent encore sur la query de garder l’heure avancée ou bien l’heure normale.

Ce qu’il y a de mieux pour le corps, c’est de garder l’heure normale. On a besoin d’aligner le plus attainable la période de lumière avec le fait qu’à midi, le soleil sera à son plus haut. On doit répartir la lumière à peu près équitablement avant et après midi. De cette façon, le corps et le cerveau peuvent profiter de la lumière du matin de façon optimale.

Une quotation de Dr Roger Godbout, directeur du Laboratoire de recherche sur le sommeil de l’Université de Montréal

Un dérèglement du sommeil peut entraîner des problèmes, d’humeur et de digestion notamment, ou encore affecter les capacités cognitives.

Toutefois, pour la classe politique et le milieu des affaires, les considérations économiques ne sont pas à négliger.

Toutes les provinces pensent à abolir le changement d’heure, poursuit le Dr Roger Godbout, mais la plupart attendent de savoir ce qui va se passer au sud de la frontière. Dans les États américains, il y a un gros foyer à ce sujet.

Selon le spécialiste, plus un État est situé vers le nord du globe, plus la différence entre l’heure avancée et l’heure normale y serait importante pour le corps humain.

Alors que certains États font pression pour conserver l’heure normale pour une meilleure santé, d’autres aimeraient plutôt s’ajuster à l’heure avancée pour prolonger la période de lumière en fin de journée et favoriser l’économie. Selon le Dr Godbout, la différence d’heure ne fait pas non plus l’unanimité entre les États de l’Est et ceux de l’Ouest.

En moyenne, au Canada, il nous manque à peu près de 50 à 60 minutes de sommeil par nuit, pour toutes sortes de raisons, affirme le Dr Godbout. Abolir le changement d’heure ferait-il une si grande différence? Notre corps ne s’habitue pas comme les aiguilles d’une montre. Ça va prendre un sure temps, ajoute le spécialiste du sommeil.

Le gouvernement Legault songe-t-il à légiférer comme l’Ontario l’a fait? Si oui, reste à voir si une loi ferait suffisamment consensus pour entrer en vigueur au Québec, alors que les voisins ontariens n’ont pas encore réussi à la mettre en software.

Avec la collaboration de Pierre-Alexandre Bolduc