Le président américain, Donald Trump, n’imposera pas de tarifs douaniers sur les produits provenant du Canada le jour même de son investiture, lundi, rapportent des médias américains, citant des responsables de la Maison-Blanche. Une « bonne nouvelle » pour le gouvernement canadien, qui demeure toutefois prudent, selon ce qu’affirment deux sources haut placées à Radio-Canada.
Les quotidiens The New York Occasions et The Wall Avenue Journal indiquent que M. Trump ne signera pas de décret officialisant l’imposition de tarifs douaniers sur les importations canadiennes et mexicaines lors de sa cérémonie d’assermentation à Washington comme il avait menacé de le faire.
Le président américain compte plutôt signer un décret pour lancer une enquête sur de prétendues pratiques commerciales et monétaires déloyales du Canada, du Mexique et de la Chine, selon les deux médias citant des responsables de la Maison-Blanche.
Donald Trump à son arrivée dans la rotonde du Capitole américain le 20 janvier 2025.
Photograph : Getty Pictures / Chip Somodevilla
Dès son élection en novembre dernier, M. Trump avait menacé de frapper le Canada de droits de douane de 25 % dans l’un de ses premiers décrets exécutifs
, au premier jour de son mandat le 20 janvier.
Lors de son discours d’investiture, le président américain a affirmé que l’une de ses priorités sera la refonte du système industrial
des États-Unis, tout en assurant que des tarifs douaniers seraient éventuellement imposés sur les produits importés de l’étranger. Il ne précise toutefois pas quand ces droits seront imposés.
Plutôt que de taxer les citoyens pour enrichir d’autres pays, nous allons imposer des tarifs et des taxes sur les pays étrangers pour qu’on puisse enrichir nos propres citoyens.
Il a également affirmé que son administration allait mettre en place un organe appelé « Service des revenus extérieurs » (Exterior Income Service, en anglais) qui aura pour objectif d’accumuler tout cet argent qui va se retrouver dans notre Trésor public avec les sources étrangères
.
Le Canada prudent
Deux sources haut placées indiquent à Radio-Canada que le gouvernement de Justin Trudeau manifeste un soulagement prudent à la suite de cette data qui, si elle est confirmée, fera gagner du temps au Canada.
Selon ces sources, l’administration Trump est en practice de se positionner en prévision de la révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), prévue pour 2026. L’un des factors de friction qui ont été soulevés avant l’adoption de cet accord, qui a remplacé en 2020 l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), était la query de la gestion de l’offre. Washington dénonce cette pratique, principalement en ce qui concerne les produits laitiers.
Le gouvernement canadien se disait prêt à riposter si les menaces tarifaires étaient mises à exécution dès lundi et a préparé plusieurs mesures de représailles.
Une liste de dix produits américains a été établie pour l’software des contre-tarifs immédiats, toujours selon nos sources. Cette liste comprendrait notamment le jus d’orange de la Floride, le bourbon du Kentucky ainsi que des produits électroménagers comme des machines à laver, par exemple.
Vendredi, le gouvernement avait affirmé qu’une première section de contre-tarifs douaniers s’élèverait à 37 milliards de {dollars}. Une deuxième section prévue s’élèverait quant à elle à 110 milliards de {dollars}.
Des mesures de représailles touchant le secteur énergétique sont sur la desk
, mais il s’agirait de mesures de dernier recours, toujours selon nos sources.
Trudeau félicite Trump
Le cupboard de M. Trudeau est par ailleurs réuni lundi à Montebello, en Outaouais.
Sur X, le premier ministre Justin Trudeau a félicité M. Trump pour son investiture officielle, tout en soulignant que le Canada et les États-Unis ont le partenariat économique le plus fructueux au monde
. On a la likelihood de travailler de nouveau ensemble – pour créer plus d’emplois et de prospérité dans nos deux pays
, a-t-il encore écrit.
Avant le début de la réunion du cupboard, la ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada, Soraya Martinez Ferrada, a affirmé que le gouvernement était content material
d’éviter une confrontation
avec l’administration Trump dès le premier jour de son mandat.
On est très contents de savoir qu’on est dans une dialog plutôt que de rentrer dans une guerre de tarifs, [une guerre] commerciale qui ne va bénéficier à personne.
Elle a également assuré que cette nouvelle allait aussi apaiser les entreprises qui sont inquiètes face à la menace de tarifs
, tout en assurant que son gouvernement est prêt à répondre s’il le faut
.
Je pense que le Canada doit toujours être vigilant et on doit travailler à ce que cette relation [avec les États-Unis] reste constructive […] et solide
, a-t-elle ajouté.
Les provinces réagissent
Des premiers ministres provinciaux ont aussi réagi lundi au report de l’imposition des tarifs douaniers américains.
Mercredi dernier, M. Trudeau a rencontré les 13 premiers ministres des provinces et des territoires pour discuter d’éventuelles mesures de rétorsion. À l’challenge de cette réunion, 12 premiers ministres provinciaux et territoriaux et le premier ministre ont publié une déclaration conjointe s’engageant à présenter un entrance uni face aux menaces tarifaires.
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a toutefois refusé de signer la déclaration, se disant opposée à l’idée d’interrompre l’approvisionnement énergétique des États-Unis et d’imposer des tarifs douaniers sur l’énergie et d’autres produits de l’Alberta destinés aux États-Unis
.
Lundi, sur X, Mme Smith a salué le fait que M. Trump ne mettra pas à exécution ses menaces tarifaires dès son retour à la Maison-Blanche, tout en appelant le gouvernement fédéral à miser sur la diplomatie
plutôt que de parler de contre-tarifs, incluant l’énergie.
Une place à laquelle ne se rallie pas du tout le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, qui, quant à lui, évoque depuis plusieurs semaines l’idée de couper les exportations d’électricité vers les États-Unis si M. Trump décide d’aller de l’avant avec des tarifs douaniers sur les importations canadiennes. Selon M. Ford, près de 500 000 emplois seraient en péril si les États-Unis mettaient à exécution leurs menaces.
Le cas échéant, il a affirmé lundi avoir demandé à la Régie des alcools de l’Ontario (LCBO) de retirer tous les produits américains de ses tablettes.
Au Québec, le premier ministre François Legault affirme de son côté étudier les mesures de représailles possibles secteur par secteur, produit par produit
.
Il y a des secteurs dans lesquels nos produits sont difficilement remplaçables.
Il a également comparé la crise des tarifs douaniers américains à celle de la pandémie. Quand les citoyens et les entreprises se font frapper, c’est le rôle du gouvernement de les aider. C’est comme ça qu’on va regarder la scenario.
Avec des informations de Louis Blouin et de La Presse canadienne