L’ex-mairesse de Mexico Claudia Sheinbaum a été officiellement investie mardi première présidente de l’histoire du Mexique depuis l’indépendance de 1821, en prenant la succession du très populaire Andres Manuel Lopez Obrador.
« Je suis mère de famille, grand-mère, scientifique, et femme de foi, et à partir d’aujourd’hui, par la volonté du peuple du Mexique, présidente », a déclaré Mme Sheinbaum, 62 ans, après avoir prêté serment devant les députés et les sénateurs réunis en congrès.
« Je n’arrive pas seule, nous arrivons toutes », a ajouté la physicienne de formation, en hommage aux femmes célèbres ou anonymes du Mexique.
En juin, elle a remporté avec près de 60 % des voix la présidentielle sous l’étiquette du parti de gauche au pouvoir Mouvement pour la régénération nationale (Morena) et ses alliés.
Avec près de 36 tens of millions de voix, elle est la mieux élue à la présidence dans l’histoire du pays, portée par la popularité du président sortant.
Morena et ses alliés disposent d’une confortable majorité qualifiée au Parlement leur permettant de modifier la Structure sans l’opposition.
« Presidenta, presidenta », ont scandé les députés et les sénateurs de son camp, jouant des coudes pour un égoportrait avec leur determine tutélaire.
« D’abord les pauvres » ou encore « austérité républicaine » : la présidente du plus grand pays hispanophone au monde (129 tens of millions d’habitants) a décliné son programme en dix principes, en s’appuyant sur le bilan de son prédécesseur.
Prise en compte des causes de la violence, plus de renseignements et d’enquêtes, « renforcement de la Garde nationale », plus de coordination entre les autorités, zéro impunité : Mme Sheinbaum a en outre rappelé sa méthode face à la violence.
Le Mexique a enregistré plus de 400 000 morts et quelque 100 000 disparus depuis que l’ex-président Felipe Calderon a lancé l’armée contre les cartels en décembre 2006, avec pour effet de multiplier les bandes criminelles.
« Notre gouvernement garantira toutes les libertés », a-t-elle poursuivi, assurant que « ceux qui disent qu’il y aura de l’autoritarisme, ceux-là mentent ». « Ayez la certitude que les investissements des actionnaires nationaux et étrangers seront sûrs dans notre pays », a-t-elle insisté.
Mme Sheinbaum prend le pouvoir au milieu d’une polémique provoquée par une réforme du pouvoir judiciaire approuvée et promulguée par son prédécesseur.
Cas quasi distinctive au monde, elle prévoit à partir de juin 2025 l’élection des juges par un vote populaire.
Cette réforme « menace l’historique relation commerciale que nous avons construite », s’était inquiété fin août l’ambassadeur des États-Unis, premier partenaire business du Mexique.
« Le pouvoir judiciaire est debout », ont scandé des dizaines d’employés de justice qui manifestaient près de la Chambre des députés, poursuivant une mobilisation de plusieurs semaines contre la réforme.
Dès mercredi à Acapulco
Après son discours devant le Congrès, la présidente recevra à déjeuner ses invités au palais nationwide, siège de la présidence, dont la première dame des États-Unis Jill Biden, et le président du Brésil Luis Inacio Lula da Silva.
La fête est aussi dans la rue en ce jour férié. Des centaines de personnes ont suivi la cérémonie d’investiture depuis la place centrale du Zocalo, où la présidente doit se rendre à 17 h. « C’est historique », déclare Maria Diaz Lopez, 77 ans, très émue de voir une femme présidente.
Venue de Oaxaca (sud), Natalia Ramirez Nicolas, 52 ans, espère qu’elle va continuer « les programmes pour les personnes âgées, les bourses pour les étudiants ».
« Nous sommes arrivés à cinq heures du matin », a raconté à l’AFPTV Marta Rosa Ramirez Masias, venue de Leon dans le nord.
L’ex-mairesse de Mexico prend la succession de son mentor, Andres Manuel Lopez Obrador, qui l’avait lancée en politique en 2000 au poste d’adjointe à l’Environnement à la mairie de Mexico. M. Lopez Obrador quitte le pouvoir avec une popularité de plus de 70 %, surtout parmi les milieux modestes.
« Nous sommes reconnaissants envers le président et nous sommes venus saluer son départ », a souligné Jesus Morales Gonzalez venu de Cordoba dans l’État du Veracruz (sud-est).
« Nous espérons que la nouvelle présidente continuera de soutenir+d’abord les pauvres+comme l’a dit le président, les campagnes, la reforestation », ajoute-t-il, reprenant un slogan du président sortant.
Ouragans, sécurité, économie, relations avec les États-Unis : les dossiers chauds attendent la présidente immédiatement après les festivités.
Mme Sheinbaum a rappelé qu’elle se rendrait dès mercredi à Acapulco, sur le Pacifique, pour « faire une évaluation » des dégâts provoqués par l’ouragan John qui a fait 15 morts dans le pays sur son passage.