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Lutte contre l’islamophobie | Québec demande la démission d’Amira Elghawaby
Les critiques de la représentante d’Ottawa chargée de la lutte contre l’islamophobie ont fusé de partout au Québec, vendredi. Si le gouvernement Legault a réclamé sa démission, le premier ministre Justin Trudeau ne s’est pas avancé sur la query.
Dans une lettre destinée aux cégeps et universités du pays, la représentante d’Ottawa chargée de la lutte contre l’islamophobie a recommandé d’« accroître la représentation des professeurs musulmans, palestiniens et arabes » pour faire face aux répercussions du conflit israélo-palestinien sur les campus.
« Je trouve ça totalement inacceptable », a affirmé François Legault lors d’une mêlée de presse avec son homologue canadien, Justin Trudeau, vendredi. Le chef de la CAQ déplore d’une half que la représentante s’immisce dans une compétence provinciale, et de l’autre, qu’elle suggère de favoriser un groupe religieux, alors que le Québec est une province laïque.
« Amira Elghawaby doit se mêler de ses affaires », a réagi la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Pascale Déry, dans une publication X, vendredi matin. « Elle n’a aucune légitimité à demander à nos universités et collèges quoi faire. On le réitère : elle doit démissionner. »
Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a de son côté déclaré dans une publication X que la représentante recommande de « discriminer » et « d’embaucher des personnes en fonction de leur foi ».
La suggestion fait partie d’une liste de cinq pistes de options qu’a proposées la représentante spéciale Amira Elghawaby le 30 août dernier, en marge de la rentrée scolaire, afin de favoriser le dialogue dans les établissements d’enseignement supérieur entourant le conflit Israël-Hamas, même si cela peut provoquer des « conversations inconfortables ».
Pour l’établir, Mme Elghawaby s’est basée sur la recommandation d’un juge, qui veut que la diversité du corps professoral permette de mieux refléter le corps étudiant.
Le parti québécois a aussi appuyé l’appel de la ministre caquiste Pascal Déry à la démission de Amira Elghawaby.
Le fédéral réagit
« Tout d’abord, soyons très clairs, les universités doivent embaucher les personnes les plus qualifiées », a répliqué le premier ministre canadien, Justin Trudeau, sans évoquer la possibilité d’une éventuelle démission.
Il a ajouté que la représentante spéciale agit de manière « indépendante », et qu’elle ne souhaite qu’encourager la dialog entre les Canadiens.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, demande carrément l’abolition du poste occupé par la représentante. « Mme Elghawaby multiplie, avec la bénédiction des libéraux et du premier ministre, les affronts », dit-il.
La nomination de Mme Elghawaby au poste de représentante spéciale dans la lutte contre l’islamophobie avait semé la controverse, en 2023. L’ex-journaliste avait écrit, en 2019, qu’un « sentiment antimusulman » semblait animer « une majorité de Québécois ».
Le ministère du Patrimoine canadien a indiqué que Mme Elghawaby n’était pas disponible pour répondre à nos questions.
Des mouvements qui ont secoué les universités
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a coûté la vie à plus de 40 000 Palestiniens et 1200 Israéliens, a souligné l’émissaire dans sa lettre. Dans les derniers mois, les manifestations et campements propalestiniens se sont multipliés au Canada, notamment sur les campus.
Attaques dangereuses au vitriol, attaques physiques, profilage racial, campagnes de salissage en ligne : ces menaces « ont contribué à créer un climat dangereux pour de nombreux membres de la communauté collégiale et universitaire », d’après la représentante.
« Il ne fait aucun doute qu’en ces moments difficiles, de nombreuses universités n’ont pas bien fait les choses en ce qui concerne la safety du droit fondamental de manifester pacifiquement sur les campus », poursuit Mme Elghawaby, dans sa lettre.
Sur cette query, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) a abondé dans le même sens. « On a été particulièrement choqués par la manière dont certaines establishments, notamment l’Université Laval et l’Université McGill, ont géré la scenario des campements », a expliqué Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. Mais les recommandations ne sont pas matière à « scandale » pour l’organisation, automotive les universités québécoises possèdent déjà leurs propres politiques en matière de diversité.
La FP-CSN, qui regroupe notamment plusieurs syndicats en éducation supérieure, dont celui des professeures et professeurs de l’UQAM et de l’UQO, a préféré ne pas commenter l’enjeu. La Fédération des cégeps a quant à elle décliné la demande d’entrevue de La Presse.
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