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L’heure de vérité a sonné pour Justin Trudeau

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L’heure de vérité a sonné pour Justin Trudeau

(Ottawa) Dans la tête d’une majorité des députés libéraux, l’affaire est pratiquement réglée. Justin Trudeau doit annoncer lundi ou mardi au plus tard qu’il est prêt à passer le flambeau. Automotive à défaut d’annoncer son départ, il devra affronter mercredi une rébellion sans précédent de son caucus libéral. Par une forte majorité, ses troupes réclament désormais qu’il tire sa révérence.


Les dés sont jetés. « Alea jacta est », dirait même plus Jules César. À la traîne dans les sondages depuis plus d’un an, Justin Trudeau croyait, il y a un mois à peine, être en mesure de s’accrocher à son poste et mener les troupes libérales durant les prochaines élections, prévues au plus tard en octobre. Mais il n’a plus de marge de manœuvre. La semaine qui s’amorce sera donc décisive pour lui.

La réunion extraordinaire du caucus libéral, mercredi à Ottawa, constitue la date limite pour statuer sur son avenir.

« La logique veut que cela se passe avant le caucus. Il n’y a aucun scénario où il peut survivre à cette réunion. Le choix est donc easy : démission avant le caucus ou une révolte mercredi matin qui le power à quitter », a affirmé une supply libérale qui a requis l’anonymat et qui a travaillé étroitement avec Justin Trudeau durant une bonne partie de la dernière décennie.

Il n’existe pas de mécanisme formel à la disposition du caucus libéral pour exiger la démission du chef.

Dans les rangs libéraux, on voit toutefois mal remark il pourrait se maintenir en poste si la majorité des députés défilent à tour de rôle devant les caméras pour réclamer son départ.

« Il ne reste presque plus personne au caucus pour l’appuyer. C’est fini. Une fin vraiment triste qui aurait pu être évitée », s’est désolée une supply libérale digne de foi qui a requis l’anonymat afin de pouvoir s’exprimer plus librement.

Certains libéraux influents sont d’ailleurs déjà passés à la prochaine étape : remark choisir rapidement un nouveau chef.

« Le débat fait rage au sein du Parti libéral au sujet de la meilleure formule à suivre pour choisir un successeur à Justin Trudeau quand il annoncera son départ, comme il va sans doute le faire dans les prochaines heures ou les prochains jours », s’est avancé dimanche Eddie Goldenberg, un ancien proche collaborateur de l’ex-premier ministre Jean Chrétien, dans un texte publié dimanche sur le website Nationwide Newswatch1.

M. Goldenberg a plaidé dans ce texte pour que le caucus libéral, et non l’ensemble des sympathisants libéraux, élise le prochain chef, avant la fin de janvier. Le temps presse, a-t-il soutenu, pour qu’un nouveau chef soit désigné.

La personne choisie doit avoir le temps de se présenter aux Canadiens et d’énoncer quelques idées avant que les trois partis de l’opposition – le Parti conservateur, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique – unissent leurs efforts pour provoquer la chute du gouvernement minoritaire et des élections fédérales en mars.

Il appert que la campagne de séduction que Justin Trudeau a menée pour convaincre l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney de faire son entrée au cupboard en prenant les commandes du ministère des Funds, à la place de Chrystia Freeland, lui a explosé en plein visage.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

L’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, en novembre dernier

Le however de cette manœuvre était easy : démontrer que le Parti libéral du Canada, sous la houlette de Justin Trudeau, peut attirer encore des gens talentueux, même après neuf ans de pouvoir, et donner plus de tonus à l’équipe économique du gouvernement tandis que les déficits s’accumulent, que l’économie montre des signes de faiblesse et que la menace du président désigné Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits, dès son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, est une véritable épée de Damoclès au-dessus du Canada.

Non seulement Chrystia Freeland, à qui il voulait confier le file des relations canado-américaines sans véritable ministère, a remis sa démission avec fracas le jour même où elle devait présenter l’énoncé économique, mais Mark Carney a refusé l’offre et la stratégie avortée a donné un nouvel élan aux députés dissidents qui avaient vainement réclamé son départ en octobre.

Depuis la date fatidique du 16 décembre 2024, le premier ministre s’est emmuré dans le silence. Mais la nature a horreur du vide, surtout en politique.

À tour de rôle, le caucus libéral de l’Ontario et celui de l’Atlantique se sont réunis durant la pause du temps des Fêtes pour réclamer son départ. Le caucus libéral du Québec est arrivé, par consensus, aux mêmes conclusions. Des députés libéraux qui étaient demeurés discrets jusqu’ici, dont les députés de Winnipeg–Centre-Sud, Ben Carr, et de London–Centre-Nord, Peter Fragiskatos, ont également réclamé ouvertement sa démission.

Pendant ce temps, des prétendants au trône libéral ont commencé à s’activer. C’est le cas de Chrystia Freeland, qui a multiplié les appels aux députés libéraux depuis sa démission, signe indéniable qu’elle veut se lancer dans la course à la route du PLC et qu’elle anticipe le départ du chef.

PHOTO SPENCER COLBY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

L’ancienne ministre des Funds Chrystia Freeland, le jour de sa démission, le 16 décembre dernier

Idem du côté de Mark Carney, qui a aussi fait bon utilization de son téléphone au cours des derniers jours, selon les informations rapportées par Radio-Canada et le quotidien Toronto Star. L’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a aussi reçu des encouragements à briguer la route du parti.

L’ancienne première ministre de la Colombie-Britannique Christy Clark fait aussi le nécessaire pour signifier son intérêt à prendre les commandes du PLC.

Les autres candidats qui aspirent à succéder à Justin Trudeau un jour – le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, la ministre des Transports, Anita Anand, et le nouveau ministre des Funds, Dominic LeBlanc – se sont quant à eux montrés plus discrets.

Bref, le supplice de la goutte est loin d’être terminé pour Justin Trudeau. Et le coup deadly pourrait lui être administré durant la rencontre extraordinaire du caucus libéral mercredi s’il cherche, contre toute attente, à demeurer en poste.


1. Lisez l’article de Nationwide Newswatch « The Liberal Occasion Wants To Select A New Chief Shortly » (en anglais)

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