C’est une sortie médiatique fracassante qu’a faite le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, jeudi après-midi à Ottawa, pour faire half de ses conclusions après la lecture du rapport confidentiel du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR).
Ce rapport, dont une copie caviardée avait été rendue publique, allègue que certains députés ont commencé à aider sciemment
des acteurs étatiques étrangers peu après leur élection, notamment en leur transmettant des informations confidentielles.
M. Singh a accusé, sans les nommer, des parlementaires de traîtrise
et a dit avoir été lui-même la cible d’ingérence étrangère. Il n’a toutefois pas précisé s’il s’agissait de parlementaires actuels ou non.
Il a également accusé le premier ministre Justin Trudeau d’inaction face aux allégations d’ingérence étrangère, alors qu’il avait été mis au courant
.
M. Singh a par ailleurs écorché le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, qui refuse d’obtenir la cote de sécurité nécessaire pour avoir accès aux paperwork secrets and techniques, lui reprochant de faire fi des allégations graves touchant son parti
.
Je suis plus alarmé aujourd’hui après avoir lu le rapport. Ce qui est clair pour moi, c’est que Justin Trudeau était au courant et n’a pas agi, et Pierre Poilievre ne veut même pas être informé des allégations graves touchant son parti. Pour moi, cela le disqualifie en tant que chief.
Contradictions avec les conclusions d’Elizabeth Might
La cheffe du Parti vert du Canada, Elizabeth Might, s’était au contraire dite « soulagée » après avoir lu le rapport. (Photograph d’archives)
Photograph : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Le chef néo-démocrate a ainsi contredit la cheffe du Parti vert du Canada, Elizabeth Might, qui a elle aussi eu accès à la model non caviardée du rapport du CPSNR et qui, pour sa half, s’était dite « soulagée » après l’avoir lu.
Mardi, Mme Might a répété à plusieurs reprises qu’il n’existe aucune liste
dans ce rapport faisant état de députés en exercice ayant collaboré en toute connaissance de trigger avec un État étranger.
Elle a toutefois soulevé le cas d’un ancien parlementaire, dont le nom n’est pas mentionné dans le rapport, qui aurait sciemment transmis des informations privilégiées à un agent étranger
. Cet individu était parfaitement conscient de ses actes […] et devrait faire l’objet d’une enquête approfondie et être poursuivi en justice
, a dit Mme Might lors de sa conférence de presse.
M. Singh a plutôt évoqué des parlementaires au pluriel
.
Jagmeet Singh a accusé, sans les nommer, des parlementaires de « traîtrise ». (Photograph d’archives)
Photograph : Radio-Canada
Après avoir lu ce rapport, je suis plus convaincu que jamais de ses conclusions selon lesquelles certains parlementaires participent, en partie ou de façon délibérée, aux efforts d’États étrangers visant à s’immiscer dans notre vie politique
, a-t-il dit.
Il existe également des hommes politiques à tous les niveaux du gouvernement qui ont bénéficié de l’ingérence étrangère, a-t-il ajouté. Certains de ces comportements semblent absolument criminels et devraient faire l’objet de poursuites.
Appel aux cooks bloquiste et conservateur
À la query d’un journaliste qui lui a demandé s’il pense que les parlementaires auxquels il faisait allusion devraient être considérés comme des traîtres
, M. Singh a répondu par l’affirmative.
Ce que font [ces parlementaires] n’est pas éthique. Dans certains cas, c’est illégal, et ils sont effectivement des traîtres.
Étant tenu au secret, M. Singh n’a cependant pas pu dire si ces députés siégeaient toujours à la Chambre des communes et quels partis ils représentaient.
Le chef néo-démocrate a toutefois assuré qu’il ne compte écarter aucun membre de son propre caucus, mais il a appelé les cooks des autres partis qui ne l’ont pas déjà fait à obtenir une cote de sécurité afin de pouvoir lire le rapport non caviardé.
Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, a dit qu’il avait « l’intention » de demander la cote de sécurité requise afin de pouvoir lire le rapport non caviardé.
Photograph : La Presse canadienne / Adrian Wyld
M. Poilievre et le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, sont les seuls qui n’ont toujours pas lu ce rapport.
M. Blanchet a déjà affirmé avoir entamé la démarche d’accréditation de sécurité afin de contribuer en connaissance de trigger à la sortie d’une crise dont plusieurs cooks ne semblent pas prendre la mesure, et qui passe par un renforcement de la fee Hogue
.
Dans un message publié jeudi sur X, il a critiqué Mme Might et M. Singh pour avoir révélé indirectement le contenu
du rapport confidentiel et, pire
, de s’être contredits.
Aucun des deux ne semble avoir été digne de l’accréditation de sécurité qui leur a été octroyée
, a encore dit M. Blanchet.
M. Poilievre, quant à lui, refuse de faire une telle demande, affirmant que cela limiterait son droit de s’exprimer et qu’il serait ainsi tenu au secret sur ce qu’il a appris.
Chaque responsable d’un parti politique devrait lire la model non caviardée [du rapport]. Nous devrions pouvoir discuter des mesures nécessaires à prendre en tant que leaders pour garantir que nos partis soient protégés de toute ingérence étrangère […] et protéger ainsi notre démocratie.
Les conservateurs font pression depuis plusieurs jours sur le gouvernement de Justin Trudeau pour qu’il révèle au public les noms des députés qui figurent dans le rapport du CPSNR.
Les conservateurs de Pierre Poilievre font pression pour que le gouvernement révèle les noms des députés qui figurent dans le rapport.
Photograph : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Jeudi dernier, le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a assuré à maintes reprises qu’il n’existe pas une liste de noms entièrement fiable
de parlementaires ayant collaboré avec des acteurs étatiques étrangers.
Il a souligné que le rapport en query se base sur des paperwork de renseignement qui ne peuvent pas être considérés comme des preuves.
Une movement bloquiste visant à ce que la portée de l’enquête publique sur l’ingérence étrangère de la commissaire Marie-Josée Hogue soit élargie afin qu’elle se penche sur les allégations contenues dans le rapport du CPSNR a par ailleurs été adoptée jeudi au Parlement.
Début mai, la commissaire Hogue a publié un rapport préliminaire qui affirme qu’il y a bien eu de l’ingérence étrangère lors des élections de 2019 et de 2021 mais que cela n’a pas eu d’incidence
sur les résultats.
Elle a notamment ciblé la Chine et l’Inde comme étant les principaux pays responsables de l’ingérence étrangère au Canada.
Un rapport closing devrait être remis en décembre 2024.