Est-ce la fin d’Andre De Grasse au 100 m? | Jeux olympiques

Est-ce la fin d’Andre De Grasse au 100 m? | Jeux olympiques

De Grasse est arrivé à Paris avec un exploit titanesque dans sa ligne de mire : remporter une médaille au 100 m dans trois Jeux olympiques d’affilée. Au cours des 128 dernières années, seulement un homme a réussi cet exploit : Usain Bolt.

Justin Gatlin a pour sa half remporté des médailles dans trois Jeux non consécutifs : en 2004, en 2012 et en 2016. Son histoire est cependant marquée d’un immense bémol. Si l’Américain n’a pas obtenu de médaille à Pékin, en 2008, c’est parce qu’il était suspendu pour dopage. Son entraîneur Trevor Graham ayant supervisé de nombreux athlètes trouvés coupables de dopage, les performances de Gatlin ont longtemps soulevé du scepticisme.

Tout cela pour dire qu’il y a une raison pour laquelle Usain Bolt est le seul à s’être maintenu parmi les trois hommes les plus rapides de la planète aussi longtemps : parce que c’est extrêmement difficile.

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Depuis le milieu des années 2010, Andre De Grasse est toujours parvenu à atteindre ses pics de efficiency au bon second, juste à temps pour les plus grandes compétitions. C’est ce qui lui a valu trois médailles à Rio (le bronze aux 100 et 4 x 100 m, l’argent au 200 m) et trois autres à Tokyo (le bronze au 100 m, l’argent au 4 x 100 m et l’or au 200 m).

Cette année, le Canadien a éprouvé plus de difficulté à faire lever la pâte en prévision des Jeux.

Son meilleur chrono de 2024, un honnête 10,00 s, a été réalisé le 18 juin, à Turku, en Finlande. Cela signifie que De Grasse n’est pas descendu sous la barre des 10 secondes depuis 2021. On ne parle donc pas d’un léger passage à vide. À Tokyo, il avait notamment réussi son meilleur chrono à vie : 9,89 s.

Lorsqu’on prend un pas de recul et qu’on regarde l’état du 100 m sur la scène internationale, on constate par ailleurs qu’il y a énormément de profondeur dans cette self-discipline. Pas moins de 30 sprinteurs ont couru plus vite que De Grasse cette année. Dimanche, les demi-finales seront de véritables batailles de tranchées. Il faudra presque utiliser une baïonnette pour s’emparer de l’une des huit locations disponibles en finale.

La profondeur de la cuvée 2024 est absolument impressionnante. Il y a neuf êtres humains qui ont couru sous les 9,9 s ces dernières semaines et le grand favori, l’Américian Noah Lyles (9,81 s), n’a enregistré que le 3e chrono de l’année, derrière les 9,77 s du Jamaïcain Kishane Thompson et les 9,79 s du Kényan Ferdinand Omanyala.

Le médaillé d’or de Tokyo, l’Italien Marcell Jacobs, ne fait pas partie des neuf coureurs qui sont passés sous la barre de 9,9 s. Ses 9,92 s du 18 juin le placent tout de même parmi les coureurs dont il faut tenir compte pour l’obtention d’une médaille.

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Samedi, je suis allé passer l’avant-midi au stade pour assister aux {qualifications} du 100 m, et la efficiency de De Grasse n’a pas été rassurante.

La vedette canadienne s’est retrouvée dans la même imprecise de {qualifications} que l’Américain Kenneth Bednarek, le Camerounais Emmanuel Eseme et le Libérien Emmanuel Matadi. Si vous ne connaissez pas ces noms, rassurez-vous, parce qu’ils sont loin de faire partie de la nice élite du 100 m.

Malgré cela, De Grasse a eu besoin de toute sa petite monnaie pour obtenir une 3e place et se qualifier pour les demi-finales.

Matadi, 33 ans, n’a jamais participé à une finale du 100 m, que ce soit aux Jeux ou aux Championnats du monde. Et De Grasse, crispé, ne l’a devancé que par un centième de seconde avec un chrono de 10,07 s.

Bednarek, un spécialiste du 200 m, start à se consacrer sérieusement au 100 m et a fait arrêté le chrono à 9,87 s cette année, deux centièmes sous le meilleur temps à vie de De Grasse. L’Américain a mené les {qualifications} en 9,97 s. Esem a pour sa half pris le 2e rang en 9,98 s.

À l’challenge du tour préliminaire, le chrono de De Grasse apparaissait au 18e rang samedi.

Évidemment, il faut en prendre et en laisser lorsqu’il est query des {qualifications} parce que les meilleurs athlètes en lice n’ouvrent pas tout grand la machine. Par exemple, le Omanyala s’est qualifié pour les demi-finales avec un chrono de 10,08 s. Il a toutefois cessé de courir après 80 mètres après avoir constaté qu’il avait largué ses rivaux.

Or, ce n’est pas ce qui est arrivé à De Grasse, qui a dû donner tout ce qu’il avait pour survivre. On était loin du tour préliminaire de Rio, où il avait eu le temps de badiner et d’échanger des sourires avec Usain Bolt.

Le Canadien s’est-il gardé quelques dixièmes en réserve pour le grand soir? On ne peut que le souhaiter. Ce n’est toutefois pas ce que ses performances récentes annoncent.

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