Côte-des-Neiges | À l’école primaire Bedford, un climat toxique, violent, sur fond de « clan dominant »

Côte-des-Neiges | À l’école primaire Bedford, un climat toxique, violent, sur fond de « clan dominant »

Onze enseignants font l’objet d’une enquête après un rapport accablant sur l’école primaire Bedford, du centre de providers scolaire de Montréal. En trigger : un groupe d’enseignants d’origine maghrébine faisant la loi dans cette école, adoptant des pratiques pédagogiques inappropriées et n’enseignant pas, ou peu, certaines matières.



Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, oblige la mise en place de mesures « sans précédent » à l’école Bedford, située dans Côte-des-Neiges, et ordonne aussi que des « vérifications » soient faites dans trois autres écoles du centre de providers scolaire de Montréal (CSSDM), soit les écoles Saint-Pascal-Baylon (primaire), Bienville (primaire) et La Voie (secondaire).

Le rapport d’enquête sur l’école Bedford dévoilé vendredi par le ministre de l’Éducation rend compte d’« un climat de peur et d’intimidation instauré par un clan dominant ». Il y est aussi dit que « le niveau de compétences des enseignants est inquiétant ».

Ces dernières années, pas moins d’une vingtaine d’employés auraient fui cette école toxique.

Deux accompagnateurs ont été dépêchés à l’école Bedford pour rétablir « un climat sain et sécuritaire », s’assurer que de la formation rende les enseignants plus compétents et rétablir « le bon fonctionnement de la route d’école et du conseil d’établissement ».

L’enquête ministérielle a été lancée à la suite d’un reportage de la journaliste Valérie Lebeuf, de la station 98,5, en mai 2023.

Sur ces mêmes ondes vendredi, le ministre Bernard Drainville a dit avoir été troublé d’apprendre qu’un enseignant « a tenté de fermer une porte sur les doigts d’un élève », qu’une enseignante s’est « mise à prier plutôt que de porter secours à une élève qui venait de perdre connaissance », qu’une élève s’est fait pousser par un membre du personnel au level de tomber au sol, que des élèves subissent de la violence psychologique et se font dire « il n’y a rien à faire avec toi, tu es une trigger perdue ».

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

Dans un témoignage récolté par Valérie Lebeuf qui a été de nouveau diffusé vendredi, un enseignant raconte que des enseignants ne laissaient pas les orthophonistes ou les orthopédagogues entrer en classe, automotive pour « un homme enseignant musulman, d’avoir une femme orthophoniste ou une femme orthopédagogue en classe », c’était « confrontant ».

Au demeurant, ils ne croyaient pas aux vertus de l’orthophonie ou de l’orthopédagogie, a dit ce témoin.

Le rapport d’enquête dévoilé vendredi, mais qui est daté de juin 2024, indique que « la state of affairs décrite dans les médias semble opposer un camp de personnes d’origine maghrébine, qualifié de “clan dominant” ou de “clan majoritaire” contre un clan composé d’individus d’origines diverses qualifié de “clan minoritaire” ».

« Bien que le clan majoritaire soit surtout composé de personnes d’origine maghrébine, des personnes d’autres origines y sont aussi associées. Également, le clan minoritaire est lui aussi composé en partie d’individus d’origine maghrébine, incluant certaines des plus fortes oppositions au clan majoritaire. Il serait fautif de conclure qu’un individu d’origine maghrébine, enseignant à l’école Bedford, soit nécessairement associé au clan dominant. »

Le rapport, en partie caviardé, évoque de gros conflits au sein du personnel, allant même jusqu’à la mise en circulation d’une pétition par laquelle certains réclament le droit de parler dans leur langue d’origine, quand ils le désirent, dans les espaces communs de l’école, plutôt qu’en français.

« Les clans présentent des visions et des conceptions différentes de l’éducation, de la pédagogie et des relations avec les élèves, peut-on lire dans le rapport. Ils présentent également des conceptions différentes de la démocratie, des relations avec la route et du rôle de l’enseignant dans une école. »

Les enquêteurs ont rapporté que certaines matières n’étaient pas ou très peu enseignées à l’école Bedford, des lacunes étant identifiées notamment en sciences, en éthique, en tradition religieuse et en éducation à la sexualité.

Des comités d’enquête viendront maintenant déterminer si les 11 enseignants en query « ont commis une faute grave ou un acte dérogatoire à l’honneur ou à la dignité de la career enseignante dans l’exercice de leurs fonctions ».

Leur autorisation d’enseigner ou leur brevet pourraient être maintenus sous situations, suspendus ou révoqués.

D’autres écoles maintenant sous la loupe

Bernard Drainville demande aussi à son ministère de procéder rapidement à des vérifications dans trois autres écoles du CSSDM, « soit les écoles Saint-Pascal-Baylon (primaire), Bienville (primaire) et La Voie (secondaire) », l’enquête sur l’école Bedford portant à croire que des dérives idéologiques ont aussi cours chez le personnel de ces établissements.

Dans un communiqué, le CSSDM a dit vendredi qu’il « prend acte » des recommandations de l’enquête, laquelle « met en lumière des pratiques pédagogiques inacceptables » qui ont eu cours au fil des ans, et dit qu’il est vital « de dénoncer sans tarder les conditions inappropriées ».


Consultez le communiqué du CSSDM

Pourquoi tant de temps avant une conclusion ?

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La députée libérale Marwah Rizqy

Saluant le travail de la journaliste du 98,5 qui a révélé l’histoire, la députée libérale Marwah Rizqy, qui a réclamé en 2023 la tenue d’une enquête sur l’école Bedford, félicite Bernard Drainville d’y avoir acquiescé. Elle se réjouit que les enquêteurs aient fait un travail de fond, interviewant pas moins de 73 personnes.

Mme Rizqy dénonce par contre un courriel de l’équipe de communications du CSSDM – envoyé en 2023 en copie conforme à deux de ses collègues députés libéraux – qu’elle a perçu comme étant de l’intimidation. Il lui a été acheminé, dit-elle, « dans le however de [la] faire taire ».

Mme Rizqy regrette aussi qu’Isabelle Gélinas, directrice du centre de providers scolaire, ait trop longtemps minimisé les faits et mis beaucoup de temps à comprendre que les problèmes à l’école Bedford étaient toujours d’actualité.

Remark cette state of affairs a-t-elle pu perdurer depuis 2016 avant qu’un rapport aboutisse ?

Mme Rizqy juge que c’est malheureux, mais que c’est hélas le temps qu’il a fallu pour aller totalement au fond des choses dans ce file hautement délicat.

Sur Twitter, le député péquiste Pascal Bérubé a déclaré que « les écoles du Québec ne doivent pas succomber à des dérives idéologiques, nous devons protéger les élèves en leur garantissant notre programme [pédagogique] nationwide et commun ».

Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, a dit en entrevue que les problèmes à cette école auraient dû être pris en major par le centre de providers scolaire. « On s’attendait à ce qu’il prenne ses responsabilités. »