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Anouk Aimée 1932-2024 | L’élégance éternelle

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Anouk Aimée 1932-2024 | L’élégance éternelle

À la fin du movie, après l’ovation d’utilization et des applaudissements nourris, le public avait spontanément chantonné en chœur « dabadabada », la célèbre ritournelle d’Un homme et une femme de Claude Lelouch. Aux côtés d’un Jean-Louis Trintignant diminué, Anouk Aimée dissimulait son sourire derrière sa important, émue sans doute, mais aussi manifestement gênée par tant d’consideration.


C’était il y a cinq ans, au Grand Théâtre Lumière du Competition de Cannes, où Claude Lelouch venait de présenter Les plus belles années d’une vie, suite de son chef-d’œuvre de 1966, Palme d’or, Oscar du meilleur movie en langue étrangère et Oscar du meilleur scénario, qui avait valu à Anouk Aimée d’être nommée à l’Oscar de la meilleure actrice (remporté par Elizabeth Taylor).

J’étais assis quelques rangées devant l’équipe du movie, de biais, et je me souviens d’avoir pensé que cette icône du cinéma, disparue mardi à l’âge de 92 ans, avait la même grâce, la même élégance, et l’aura de mystère des plus grands personnages qu’elle a incarnés en 70 ans de carrière.

À commencer par cette Anne Gauthier, jeune veuve qui tombe amoureuse d’un pilote vehicle (Trintignant), entre Paris et Deauville. Claude Lelouch, avec qui Anouk Aimée a tourné huit fois, a filmé à seulement 28 ans l’une des plus envoûtantes histoires d’amour du septième artwork, en créant un couple mythique du cinéma.

PHOTO VALERY HACHE, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Claude Lelouch et Anouk Aimée à Cannes pour la présentation du movie Les plus belles années d’une vie, en 2019

Grâce à Un homme et une femme, Anouk Aimée remporte le Golden Globe de la meilleure actrice et rencontre son troisième mari, le coauteur et interprète de la chanson-titre du movie, Pierre Barouh. À l’époque, elle est déjà, à 34 ans, l’une des plus grandes stars du cinéma worldwide. Elle a joué dans 35 movies, dont deux Palmes d’or.

L’actrice française a trouvé sans doute le rôle de sa vie dans le premier lengthy métrage de Jacques Demy, le splendide et mélancolique Lola (1961). Elle interprète le rôle-titre, une danseuse de cabaret, mère d’un jeune garçon, qui espère le retour du père de celui-ci. Son jeu en nuance et en retenue, sa séduisante langueur – ainsi que ses bas résille – marquent les esprits.

Elle retrouvera Jacques Demy et le rôle de Lola dix ans plus tard dans Mannequin Store, campé à Los Angeles.

Un an avant Lola, Anouk Aimée est révélée à l’échelle internationale grâce à La dolce vita, de Federico Fellini (qui remporte la Palme d’or), qu’elle retrouve dans la Ville éternelle en 1963 pour Huit et demi (Oscar du meilleur movie en langue étrangère), toujours en compagnie de Marcello Mastroianni, son « frère de cinéma ».

« Elle appartient au grand masque du cinéma avec ce visage qui a la même sensualité intrigante que celle de Garbo, Dietrich et Crawford, ces grandes reines mystérieuses », dit d’elle Fellini. « En rencontrant Fellini, j’ai commencé à aimer le cinéma. Jusque-là, le cinéma m’avait choisie, mais pas moi », confiait en 2022 l’actrice au quotidien français Libération.

Elle tourne beaucoup en Italie, où elle s’installe dans les années 1960 avec sa fille, l’actrice Manuella Papatakis, née de son union à 19 ans avec le cinéaste Nico Papatakis. Vittorio De Sica, Dino Risi, Sergio Corbucci font appel à elle. Elle remportera en 1980 le Prix d’interprétation féminine à Cannes pour Le saut dans le vide, de Marco Bellocchio, puis tournera avec Bernardo Bertolucci.

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Anouk Aimée et son quatrième mari, l’acteur Albert Finney, en 1970

En 1979, elle est nommée aux Césars pour Mon premier amour, d’Élie Chouraqui, avec qui elle partage sa vie. Il s’agit de son grand retour au cinéma après un hiatus d’une demi-douzaine d’années où elle a consacré l’essentiel de son quotidien à être l’épouse, à Londres, de son quatrième mari, l’acteur Albert Finney.

Née Nicole Françoise Florence Dreyfus à Paris le 27 avril 1932, Anouk Aimée se fait appeler Nicole ou Françoise Durand pendant la Seconde Guerre mondiale, pour échapper aux rafles allemandes. Fille de comédiens séparés, elle emprunte à 13 ans le prénom du personnage de son premier movie, La maison sous la mer, d’Henri Calef (1947). Sur le tournage de son deuxième movie, l’inachevé La fleur de l’âge, de Marcel Carné, Jacques Prévert lui suggest d’y ajouter le patronyme « Aimée », « parce que tout le monde l’aime ».

PHOTO ARCHIVES REUTERS

Anouk Aimée a reçu un Ours d’or à Berlin pour l’ensemble de son œuvre en 2003.

C’est au cinéma, essentiellement, qu’elle a fait carrière. Elle a reçu en 2002 un César d’honneur, en 2003 un Ours d’or à Berlin pour l’ensemble de son œuvre et en 2006, un nouvel hommage du Competition de Cannes.

Elle a peu fait de théâtre, donnant la réplique à différents acteurs (Trintignant, Philippe Noiret, Alain Delon, Gérard Depardieu) dans la même pièce, Love Letters, d’Albert Ramsdell Gurney, sur une période de 25 ans. On l’a aussi peu vue à la télévision, notamment dans la minisérie Napoléon, du Québécois Yves Simoneau.

Anouk Aimée a tourné dans 74 movies, en France, en Italie, mais aussi aux États-Unis, notamment avec Sidney Lumet (The Appointment), George Cukor (Justine) et Robert Altman (Prêt-à-porter). « Dès que vous faites un movie qui a du succès, tout d’un coup, toutes les portes s’ouvrent. Je recevais des scénarios du monde entier », confie-t-elle en 2016 au journal Elle.

Égérie des années 1960, incarnation de l’élégance féminine française, Anouk Aimée restera, grâce au cinéma, éternelle.

Anouk Aimée en trois movies

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